Conséquences écologiques planétaires
Disparition totale des abeilles ?
Conséquences de la disparition des abeilles
« Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre », signé : Albert Einstein, physicien du XXͤ siècle.
Citation parmi tant d’autre : certainement créée pour frapper les esprits.
Devrions-nous donc y croire ? Venant d’un physicien de grande renommée, on peut penser qu’il puisse avoir une grande influence sur la population.
On peut aussi penser que cette phrase fait référence à la pollinisation qui a un rôle majeur dans la biodiversité. Or celle-ci engendre également des conséquences sur la société et donc nos modes de vie :
La pollinisation
Le rôle principal des abeilles est la pollinisation. Comme cette dernière est nécessaire à la reproduction des plantes, beaucoup d'entre elles dépendent des abeilles, vu dans cette première partie.
Abeille transportant du pollen
Cependant d'autres facteurs servent de pollinisateurs : le vent, certains oiseaux, les papillons… tous sont aussi de précieux pollinisateurs!
Les différents types des pollinisateurs
Les abeilles partagent le travail de la pollinisation; certaines plantes sont pollinisées par d'autres animaux, par le vent ou par l'eau. Les fleurs des plantes se sont adaptées à différents pollinisateurs.
Certains oiseaux, en particulier les colibris (oiseaux-mouches), pollinisent les plantes. Les fleurs qui attirent les oiseaux sont généralement de couleur vive (rouge, orangé ou jaune), mais elles sont souvent inodores, puisque l'odorat des oiseaux est peu développé. Ces fleurs sont souvent longues et tubulaires. Elles produisent beaucoup de nectar et sont suffisamment robustes pour que les oiseaux puissent s'y percher.
De nombreux animaux qui pollinisent les plantes, comme les chauves-souris, sont des animaux nocturnes, ce qui signifie qu'ils sont actifs la nuit. C'est pourquoi les fleurs qui doivent les attirer ont souvent un parfum prononcé, mais des couleurs peu voyantes.
Le vent pollinise de nombreuses plantes. En général, leurs fleurs sont peu colorées, inodores et ne produisent pas de nectar. Les étamines et les pistils de ces plantes sont souvent longs, et leur pollen est généralement plus léger que celui des autres plantes puisque le vent porte le pollen d'une plante à l'autre.
- L'eau
Un petit nombre de plantes, particulièrement celles qui poussent dans les rivières et les ruisseaux, sont pollinisées par l'eau.
Pollinisation sous l’eau de la Thalassia
On peut donc dire que les abeilles ont un rôle essentiel en termes de préservation de la biodiversité. Ce sont des insectes pollinisateurs qui transportent le pollen (élément mâle) des fleurs qu'elles butinent sur le pistil d'autres fleurs (élément femelle), ce qui permet la fécondation et la reproduction des espèces végétales
Notre dépendance
Ainsi, notre alimentation dépend de 35% des insectes et de 80% de la pollinisation des abeilles! Sans abeilles, la plupart des fruits légumes disparaîtraient!
Voici donc un aperçu d’un supermarché et de notre assiette si les abeilles disparaissaient :
Avec abeilles : Sans abeilles :
Supermarchés avant/après
Avec abeilles : Sans abeilles :
Petit-déjeuner avant/après
Beaucoup d’aliments et cultures dont nous disposons ont besoin de la pollinisation ou du moins en tirent profit, voici une liste de la plupart des aliments et cultures en danger:
Tout d’abord en première ligne, la majorité des fruits pourraient disparaître :
Cette liste des fruits n’est pas exhaustive. Cette image nous montre à gauche les fruits qui ont besoin d’insectes pour être pollinisés, comme les abeilles principalement, et à droite, les fruits dont la pollinisation se fait grâce à d’autres pollinisateurs comme le vent et l’eau.
La pollinisation des arbres fruitiers varie selon les espèces d’arbres et de fruits. Pour les abricotiers, il y a, par exemple, des types d’arbres auto-fertiles (les fleurs peuvent se féconder entre elles) et d’autres auto-stériles (ayant besoin de l’aide d’insectes ou d’animaux pour la fécondation).
Selon l’INRA, la production de 84 % des espèces cultivées en Europe dépend directement des pollinisateurs, qui sont à plus de 90 % des abeilles domestiques et sauvages !
De plus la pollinisation a des effets sur les fruits (particulièrement ceux dans les arbres) : en effet, plus une abeille se dépose sur une fleur qui produira un fruit, plus ce fruit sera gros, et uniforme :
Ici à gauche, par exemple, la poire de gauche est déformée et plus petite tandis que celle de droite est uniforme est lisse grâce à une pollinisation plus importante de ses fleurs.
Poires déformée ( à gauche)
Poire uniforme ( à droite
Ensuite en deuxième ligne, la plupart des légumes disparaîtraient :
Selon l’INRA, 35 % de la production mondiale, en majorité des fruits, légumes, etc … résultent d’une pollinisation par des tiers (insectes, animaux), mais principalement des abeilles.
La liste de légumes ci-dessus n’est pas non plus exhaustive : ce sont plus 20 000 végétaux qui sont voués à disparaître.
En dernière ligne, les aromates, graines et fruits à coques, destinés à disparaître :
Sans les abeilles, la plupart des aromates risquerait de disparaître.
On sait que certains aromates sont auto-fertiles mais ce n’est pas suffisant car ceci peut entrainer un manque de brassage génétique pouvant fragiliser les espèces. Les épices sont toutes aussi concernées.
De plus, la plupart des fruits à coques et graines oléagineuses et protéagineuses disparaîtraient.
Ainsi, les conséquences semblent désastreuses car la pollinisation permet, depuis des millions d'années, d'assurer la reproduction de 70 à 80 % des plantes à fleurs dans le monde.
Par ailleurs, plus de 70 % des cultures, dont presque tous les fruitiers, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao, soit 35 % de ce que nous mangeons dépend énormément d'une pollinisation par les insectes, animaux et surtout par les abeilles.
3. Une réelle menace
Ainsi, la diversité de notre alimentation diminuerait fortement mais nous ne serons pas destinés à mourir de faim, car en effet, 60% des cultures, principalement les céréales comme le blé, le maïs et le riz ne seront pas affectées par la disparition des abeilles.
Cependant, la disparition des abeilles entraînerait de réelles conséquences:
“La disparition des abeilles pourrait causer des millions de morts.”
En effet, une étude publiée dans The Lancest, montre que l’extinction générale des pollinisateurs provoquerait une augmentation de la mortalité mondiale de 3% soit 1.4 millions de morts en plus par an.
Celle-ci proviendrait d’une carence en vitamine A et vitamine B9 : ces vitamines sont contenues dans de nombreux légumes et fruits.
Définition Wikipédia : Une vitamine est une substance organique, nécessaire en faible quantité au métabolisme d'un organisme. Les vitamines sont des compléments indispensables aux échanges vitaux.
Dans l'organisme, la vitamine existe sous différentes formes : rétinol, rétinal, d'acide rétinoïque (trétinoïne). Les aliments d'origine animale (viandes, produits laitiers et surtout foie) contiennent du rétinol et des esters de rétinol alors que les végétaux contiennent essentiellement des carotènes qui sont des précurseurs du rétinol. Donnant une ou deux molécules de vitamine A.
Différentes molécules donnant des vitamines A:
Rétinol Rétinal
Trétinoïne
Quand à la vitamine B9, appellée aussi acide folique, est notamment impliquée dans la synthèse des bases nucléiques (également purines et pyrimidines), constituant les acides nucléïques (ADN et ARN) du matériel génétique.
Structure chimique de l’acide folique
On sait donc que ces vitamines sont indispensables aux personnes lambda (apport nécéssaire de 2 500 à 5 000 U.I) mais aussi et surtout aux femmes enceintes (pouvant atteindre les 6 000 à 8 000 U.I), aux enfants….
Des carences en ces vitamines augmenteraient le risque de maladies non transmissibles comme les AVC, les maladies cardiaques et certains cancers.
Ainsi une baisse du nombre de légumes, fruits, noix et graines provoquerait de réelles conséquences et particulièrement sur les pays développés et en développement.
Pour la vitamine B9, on estime que plus de 173 millions de personnes deviendraient carencées et que 1,23 milliard de gens verraient leur consommation (à la base insuffisante) se dégrader davantage.
Ainsi, si les pollinisateurs disparaissaient complètement, les approvisionnements mondiaux diminueraient énormément.
Par exemple, on estime une diminution en fruits de 22,9 %, en légumes de 16,3 %, et de 22,9 % en noix et graines, mais évidemment avec une diversité selon les pays.
En conclusion, on peut affirmer que “ces changements alimentaires pourraient augmenter la mortalité mondiale annuelle par les maladies non transmissibles et celles liées à la malnutrition de 1,42 millions de décès par an”, selon l'étude dirigée par le Dr Samuel Myers (Boston, Etats-Unis, Harvard TH Chan School).
De plus, la disparition des abeilles et des autres insectes pollinisateurs aurait un impact non seulement sur la production agricole mondiale (et ainsi sur la santé de la population) mais cela entrainerait également des conséquences économiques.